Que faire en cas de cyber-harcèlement ?

Survenu il y a une semaine, le suicide d’Amanda Todd, jeune Canadienne de 15 ans, a ému tout le pays. Victime de cyber-harcèlement durant trois années, la jeune fille avait publié une vidéo bouleversante résumant toute sa détresse tandis que le collectif de hackers Anonymous, eux, dénonçait en ligne le harceleur présumé de la jeune fille. En France, une campagne avait été lancée en janvier 2012 pour lutter non seulement contre le cyber-harcèlement mais plus largement contre le harcèlement à l’école.

Capture d'écran de la vidéo mise en ligne par Amanda Todd, quelques semaines avant son suicide.

En France, près d’un enfant sur 10 se dit victime de harcèlement à l’école. Et le cas d’Amanda Todd démontre que loin d’être anecdotique, le harcèlement peut tourner au drame.  Pour la jeune Canadienne, tout commence lorsqu’elle a 12 ans : en discussion en ligne avec un homme plus âgé, elle accepte, après avoir refusé dans un premier temps, de lui montrer ses seins. Là commence son calvaire : dès lors, l’homme n’a de cesse de la harceler, en exposant ses photos sur les réseaux sociaux, auprès de ses amies, de ses professeurs, etc. Ses changements  d’école n’y changeront rien, elle perd sa réputation, ses amis, constamment victimes des railleries… Le 7 septembre dernier, elle lance une bouteille à la mer en publiant une vidéo aux allures d’un appel au secours. Finalement, le 11 octobre, elle décide de mettre fin à ses jours.

Depuis, le collectif Anonymous a dévoilé le nom du harceleur, Kody Maxson, 32 ans, résidant à Vancouver.  En attendant l’avancée de l’enquête officielle,  il reste évidemment présumé innocent. Malgré tout, cette triste histoire a du moins permis de faire du harcèlement un enjeu national. Christy Clark, dirigeante de la province de Colombie-Britannique a notamment déclaré que “tous les enfants devraient se sentir en sécurité à l’école“ dans une vidéo mise en ligne sur YouTube. 

En France, la prise de conscience du phénomène du harcèlement à l’école date d’un rapport Unicef, publié en 2011 qui montrait qu’un enfant sur 10 subissait des violences, verbales ou physiques, à l’école. Pour lutter contre ce phénomène, le ministère de l’Education a lancé un dispositif comportant divers outils – site internet, campagnes télévisées, numéro d’appel, outils pédagogiques- pour

agir contre le harcèlement à l’école. Facebook s’est associé à l’initiative et propose une application “

Stop harcèlement“, disponible en deux versions, soit pour les élèves, soit pour les enseignants et parents. Cette  application permet d’afficher sur son profil son engagement, “un peu comme un badge“ expliquait Michelle Gilbert, directrice de la communication Facebook France, à l’époque du lancement.  
Un numéro vert  (0808 80 70 10) est également disponible à la fois pour les élèves et pour les parents. Conseillers-psychologues, juristes, conseillers scolaires répondent aux appels, donnent des conseils et peuvent proposer de prendre contact avec le référent “harcèlement“ au sein de l’académie.  
 
 Yamina SaïdjSources : Europe1.fr/Site gouvernemental Agir contre le harcèlement