Selon un article du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire du 18 mars 2014, le nombre de cas de tuberculose déclarés en Ile-de-France a diminué d’environ 40 % entre 2000 et 2010, mais ils restent stables en Seine-Saint-Denis, un des départements aux plus faibles revenus de France. Par ailleurs, alors que les cas de tuberculose multirésistante aux antibiotiques augmentent, un nouveau médicament vient d’obtenir une autorisation temporaire d’utilisation.
Le nombre de cas de tuberculose multirésistante aux antibiotiques est en augmentation.
La
tuberculose touche environ 12 millions de personnes dans le monde. Dans les pays industrialisés, la maladie touche beaucoup moins de personnes que dans les pays en développement et sa fréquence tend à diminuer. Cependant, la tuberculose est très souvent retrouvée dans des milieux socio-économiques défavorisés ou en cas de précarité dans les pays développés. Ces données très générales semblent se confirmer en région Ile-de-France, selon un article du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) du 18 mars 2014.Moins des cas en Ile-de-France mais des disparités selon les départementsL’article du BEH analyse l’évolution de la tuberculose en Ile-de-France entre 2000 et 2010. La bonne nouvelle est que le nombre de cas annuels de tuberculose déclarés dans la région a diminué d’environ 40 % dans les 11 dernières années, passant de 28,6 cas pour 100 000 habitants en 2000 (soit 3 157 cas dans l’année) à 16,2 cas pour 100 000 habitants en 2010 (soit 1 912 cas). Cette diminution est encore plus importante à Paris, où les cas déclarés ont diminué de 50 % dans la même période. Ce fait peut surprendre car comparativement, dans les autres pays européens, la fréquence de la tuberculose est plus élevée dans les grandes villes. Ainsi, “à La Haye et à Londres, elle est 2 fois plus élevée que dans le reste du pays“ précise le BEH. Cette différence s’expliquerait du fait d’une diminution des flux migratoires à Paris.En Ile-de-France globalement, les taux de déclaration ont diminué en grande couronne. En petite couronne, les cas déclarés ont diminué jusqu’en 2006 pour se stabiliser ensuite.Une maladie liée à la pauvreté et à la précaritéUne moins bonne nouvelle : les cas déclarés n’ont pas diminué et restent stables en Seine-Saint-Denis. Le taux d’incidence est même le plus élevé du territoire national. La raison avancée est le fait que la Seine-Saint-Denis est un des départements aux plus faibles revenus de France. Par ailleurs, la proportion des cas notifiés chez de personnes d’origine étrangère est importante dans ce département.Le BEH souligne que “la répartition de la tuberculose est étroitement liée à celle des indicateurs d’inégalités sociales en termes de revenus et de logement“, ce qui favorise la transmission de la maladie. Chez les personnes les plus précaires, la maladie se manifeste également. Ainsi, sur la période étudiée, 5,4 % des cas étaient des personnes sans domicile fixe dans l’ensemble de la région, proportion qui s’élevait à 10,3 % à Paris.Si le BEH conclut que l’étude montre la pertinence du plan régional de lutte contre la tuberculose en Ile-de-France, il préconise, entre autres mesures, de recommander fortement la vaccination contre la tuberculose dans cette région (l’obligation vaccinale a été levée en 2007).La
résistance aux antibiotiques concerne aussi la tuberculoseDans un communiqué de mai 2013, la Direction générale de la santé (DGS) signalait une augmentation des cas de tuberculose multirésistante aux antibiotiques en France. Le communiqué précisait que sur les 12 millions de cas recensés dans le monde, entre 460 000 et 790 000 étaient multirésistants aux antibiotiques.Cette situation préoccupante n’épargne pas la France puisque le nombre de cas de tuberculose multirésistante diagnostiqués dans notre pays est passé d’une moyenne de 40 cas par an jusqu’en en 2010, à 92 cas en 2012, soit plus du double. Devant cette constatation, la DGS précisait les enjeux et les modalités de la prise en charge de ces cas de tuberculose multirésistante.Un nouvel antibiotique contre la tuberculose multirésistanteUn nouvel antibiotique, la bédaquiline (Sirturo®) a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) conditionnelle dans l’Union Européenne pour traiter la tuberculose pulmonaire multirésistante (TB-MDR) “chez l’adulte en association avec d’autres médicaments antituberculeux lorsque l’utilisation d’un autre schéma thérapeutique efficace est impossible pour des raisons de résistance ou d’intolérance“, précise un communiqué du Laboratoire Janssen-Cilag, fabriquant de ce nouvel antibiotique. Mais le conditionnement du médicament correspond à la durée du traitement, soit 6 mois. Ce conditionnement n’est pas accepté en France, raison pour laquelle le laboratoire s’est engagé à réaliser un conditionnement mensuel pour la France dans les meilleurs délais.En attendant ce nouveau conditionnement, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a octroyé à la bédaquiline une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) afin qu’elle soit disponible pour les patients présentant une TP-MDR.Dr Jesus CardenasSources :Leporc E, Carré N, Vandentorren S. Evolution de la tuberculose en Ile-de-France de 2000 à 2010. Bull Epidemiol Hebd 2014 ; (8) : 138-43 (
disponible en ligne).Communiqué de presse du laboratoire Janssen-Cilag du 6 mars 2014.Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). ATU nominative. Protocole d’utilisation thérapeutique et de recueil d’informations de TMC 207 (bédaquiline) 100 mg comprimés. Version 3 – avril 2013 (
disponible en ligne).Direction générale de la santé. Organisation de la prise en charge des patients présentant une tuberculose multi ou ultra résistante en métropole, 7 mai 2013 (
communiqué en ligne).Click Here: cd universidad catolica
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