Bisphénol A : l'interdiction totale jugée excessive par la Commission des affaires sociales

Régulièrement au coeur de polémiques relatives à son éventuelle toxicité, le bisphénol A (BPA) ne cesse de créer l’inquiétude des consommateurs. Récemment, une proposition de loi demandant l’interdiction de ce composé dans les plastiques alimentaires avait été déposée au Sénat. Mais la Commission des affaires sociales de cette assemblée juge cette proposition excessive. Malgré ces réserves, le texte sera examiné par le Sénat en séance publique le 24 mars prochain.

La proposition de loi déposée par Yvon Collin&nbsp (Président du groupe Rassemblement démocratique et social européen, groupe réunissant 16 sénateurs de différents partis politiques) et par plusieurs membres de son groupe visait à interdire le Bisphénol A (BPA) dans les plastiques alimentaires. Chargée d’étudier cette proposition, la Commission des affaires sociales a rendu ses conclusions le mardi 23 février. Elle a estimé que “l’interdiction du bisphénol A dans les plastiques alimentaires était une réponse manifestement excessive à des préoccupations légitimes“, mais demande cependant “au gouvernement d’amplifier les mesures visant à diminuer l’exposition humaine aux perturbateurs endocriniens. (…) Dans l’immédiat, des mesures temporaires pourraient être envisagées pour certains produits ciblés, identifiés comme présentant un risque potentiel : les biberons, par exemple, car ils sont susceptibles d’être chauffés“. Suite à cet avis, le débat sur le texte initial visant à interdire le BPA des plastiques alimentaires sera néanmoins examiné en séance publique le 24 mars, mais les réserves de la Commission rendent peu probables son adoption en l’état.Rappelons qu’au nom du principe de précaution,

la Mairie de Paris avait décidé, en avril dernier, de ne plus utiliser de biberons au BPA dans ses crèches, comme c’est déjà le cas au Canada. Parallèlement à la voie législative, plusieurs expertises scientifiques menées par l’Agence française de la sécurité sanitaire des aliments (Afssa) se sont succédées. En 2008, l’Agence rend un avis qui concluait à l’innocuité du bisphénol A. Mais, en octobre 2008, l’Afssa s’autosaisit et

rouvre le dossier, avec le concours des représentants de l’association Réseau environnement santé. Dans un avis rendu le 29 janvier 2010, l’Afssa conclut que “les études de toxicité menées selon les normes internationales n’ont jusqu’à ce jour pas objectivé de risque pour la santé aux doses auxquelles le consommateur est exposé.“ Mais, l’Afssa prête attention à des signaux d’alerte “après une exposition in utero et postnatale à des doses inférieures à celle sur laquelle se fonde la Dose Journalière Tolérable (DJT).“ En somme, l’Agence va poursuivre son travail d’expertise et tenter de développer de nouvelles méthodes d’évaluation de la toxicité potentielle de ce composé. Le BPA est un perturbateur endocrinien accusé d’augmenter les risques de la stérilité ainsi que des cancers du sein ou de la prostate. Cependant, ce lien reste une hypothèse, qui n’a pas été complètement démontré. Affaire à suivre… Emeline DufourSource : Communiqué de la Commission des affaires sociales (23/02/10), Avis de l’Afssa du 29 janvier 2010Click Here: cheap INTERNATIONAL jersey