Un dérivé de la vitamine B9 améliorerait le langage chez les enfants autistes

L’acide folinique, un médicament dérivé de l’acide folique – une forme de la vitamine B9 – pourrait aider les enfants autistes à mieux communiquer, suggère une étude parue dans la revue "Molecula Psychiatry".

Les chercheurs ont identifié des biomarqueurs spécifiques qui peuvent prédire la réponse au traitement chez les enfants atteints d'autisme.

Les nombreuses vertus des folatesDe précédentes études ont montré que les enfants de femmes ayant pris des suppléments de

folates avant la conception et pendant la grossesse avaient un

risque plus faible d’avoir un enfant atteint d’autisme.L’acide folique ou

vitamine B9 joue notamment un rôle important dans la formation des globules rouges, le fonctionnement du système nerveux et du système immunitaire, ainsi que dans la cicatrisation des blessures et des plaies. Elle est nécessaire à la production de nouvelles cellules, ce qui la rend particulièrement importante durant les périodes de développement embryonnaire et foetal.On sait par exemple qu’avant la conception et durant le premier trimestre de la grossesse, cet apport protège l’enfant de certaines malformations (

spina bifida,

bec-de-lièvre,

malformations cardiaques) et diminue le risque d’avortement spontané.Dans l’alimentation, les folates sont surtout présents dans les feuilles des végétaux. On en trouve dans la levure de bière, les légumes verts (épinards, chou, salades), les graines comme le maïs et le pois chiche, le foie, les lentilles, les algues…

Un dérivé de l’acide folique aiderait les enfants autistesD’après cette dernière étude, l’acide folinique, qui est lui même une forme réduite  de l’acide folique, permettrait aux enfants de mieux communiquer et de s’exprimer par le langage. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont suivi 47 enfants, âgés de 7 ans en moyenne, atteints de TSA (trouble du spectre autistique) ou de trouble de la communication pendant 12 semaines. Un premier groupe a pris une dose élevée d’acide folinique (2 mg/ kg avec un maximum de 50 mg par jour) tandis qu’un second groupe a reçu un placebo.  L’étude a permis d’identifier des biomarqueurs spécifiques qui peuvent prédire la réponse au traitement chez les enfants atteints d’

autisme et de troubles de la communication verbale. En effet, d’après les résultats, les jeunes participants avec des autoanticorps de récepteurs folates présentent une réponse plus favorable au traitement de l’acide folinique.Deuxièmement, la communication verbale est significativement meilleure chez les participants ayant reçu l’acide folinique, comparé aux enfants qui ont reçu le placebo.
Enfin, les chercheurs confirment les effets néfastes de ces anticorps anti-récepteurs de folate sur le développement et le fonctionnement du cerveau chez un rat.
Ces premiers résultats sont prometteurs, néanmoins cette étude ne portent que sur 47 enfants, un échantillon qui reste relativement restreint. Ces données engagent donc les chercheurs  à tester, plus largement, les effets de l’acide folinique à haute dose dans le traitement des TSA.