Le cuir de poisson, une “mode bleue” qui respecte l’environnement et crée des emplois au Kenya

Le tilapia et la perche du Nil du lac Turkana ne sont plus seulement un régal pour les amateurs de poisson. Leur peau est aussi une matière première qui permet de fabriquer des accessoires ou des vêtements en cuir à des prix compétitifs.L’idée d’un chimiste kenyanLa ville de Kisumu, située sur le lac Victoria, produit plus de 150 000 tonnes de déchets de poisson par an, dont 80 % sont jetés. Pour Newton Owino, c’est un immense gâchis. Celui qui a étudié la chimie du cuir en Inde, se focalise sur la peau de la perche du Nil, plus grande et plus résistante, et y voit un énorme potentiel.En 2012, il lance son entreprise de cuir de poisson.C’est une bonne affaire car elle ne nécessite pas trop de dépenses. Nous nous procurons gratuitement le matériel dans les usines de poissonsNewton Owino, chimiste et entrepreneur kenyanà Business Daily AfricaUne tannerie artisanaleLe chimiste kenyan de 39 ans utilise une machine fabriquée localement pour traiter et transformer la peau de poisson en cuir. L’entreprise Victorian Foods a été désignée fournisseur officiel de cuir de poisson originaire du Kenya par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) et le Commonwealth Fashion Council.Ce label pourrait lui permettre de se développer dans le secteur de “la mode bleue”, c’est à dire respectueuse de la nature et utilisant des matières premières d’origine marine ou aquatique. Des créateurs de mode africains ont été invités à travailler ce produit pour l’intégrer dans leurs défilés.